Tu travaillais aujourd’hui, tu avais beaucoup à faire, tu assistais les médecins et tu prodiguais les soins qu’on te demandait de faire. En plus c’était un soir, et il y avait beaucoup de patient, avec tes collègues tu n’avais pas le temps de t’assoir cinq minutes. Tu commençais à avoir du mal à avancer tellement tu étais fatiguée, tu avais besoin de boire quelque chose. Entre deux patients tu as juste eu le temps de boire deux ou trois gorgées d’eau et de passer à la suite car c’est à huit heures du soir que les choses sérieuses ont débuté… Tu as été appelée pour aider les urgences car un bus en a rencontré un autre et l’accident a fait beaucoup de victimes. Il y avait de tous maux, et les plus graves étaient gérés par les médecins. On t’a dit de t’occuper de plusieurs patients et en ouvrant la porte de cette chambre, malgré ton stress, tu affiches un sourire pour l’apaiser. Tu t’approches avant de t’adresser à cette personne. Bonjour je m’appelle Robyn, je suis infirmière. Dites-moi comment je peux vous aider ? Tu viens te poser sur la chaise à côté de son lit, ça te permet au moins de t’assoir un peu et de souffler. Tu fais en sorte de ne pas montrer que tu es fatiguée, tu te dois d’être toujours au top pour ne pas inquiéter les patients mais parfois tu aimerais lâcher prise, surtout depuis ce week-end à Vegas et l’enterrement de vie de jeune fille de Lizzie, et du fait que tu venais d’apprendre ton mariage avec un inconnu… Bref, ce n’était pas trop le jour mais tu devais faire bonne figure et redonner espoir à toutes ces personnes.

Tu avais entendu parler de cet accident, enfin par les ambulanciers qui venaient d’arriver avec beaucoup de patients sur des brancards, le hall d’entrée commençait se remplir beaucoup. Les médecins réquisitionnaient tout le corps médical qui pourrait les aider au mieux. Toi, tu te chargeais de « prendre la température » auprès des patients. Pas les patients les plus touchés ou les plus graves parce qu’eux sont déjà amenés en soins intensifs. On te demande de t’occuper d’une jeune femme, tu vas la voir pour savoir comment tu peux l’aider, tu te présentes comme souvent parce que c’est ton job d’être aux petits soins pour eux, ça fonctionne surtout avec les enfants, et même si pour le coup il ne s’agit pas d’une enfant, tu reprends un peu le même discours parce qu’il fonctionne bien après tout. À vrai dire ton métier il est assez complet, tu prodigues des soins et t’as clairement l’impression d’aider les autres, enfin les patients plutôt. Dans ces moments-là tu mets tes soucis de côté parce que tes patients ils en ont bien plus que toi, surtout actuellement. Tu oscillais entre une arcade ouverte, une autre plaie à soigner. Tu ne savais plus où donner de la tête. Heureusement pour toi tu n’étais pas la seule infirmière présente. Il vous est arrivé d’être à effectif réduit mais aujourd’hui vous étiez toutes présentes. Certaines de tes collègues avaient été appelées en renfort parce que sinon cela serait juste pour s’occuper d’un tel nombre de victimes. Tu t’étais avancée vers cette jeune femme pour lui proposer ton aide parce que tu savais déjà qu’on avait dû lui demander quinze fois si ce n’est plus, si elle va bien. Toi, tu voulais faire plus, tu voulais l’aider. Tu affiches un sourire lorsqu’elle te répond, tu constates qu’elle n’a l’air trop choquée mais tu sais bien que parfois les patients minimisent leur problème, enfin il y a ceux qui n’en font pas des histoires d’état et il y a les autres qui ont toujours trois mille douleurs, un signe de plus pour que l’on s’occupe d’eux et même si vous le savez, tes collègues et toi vous vous occupez d’eux parce que ça reste votre travail, ton travail, tu as décidé de te dédier au bien-être des autres du coup tu ne faillis jamais à tes obligations. Tu hoches la tête à l’écoute des paroles de la jeune femme, ton sourire toujours présent sur tes lèvres. Bonjour Mali, c’est un bien joli prénom que tu as là. D’accord, je vais prévenir tout de même le médecin pour qu’il t’ausculte autrement je vais quand même contrôler tes constantes, réponds-tu en prenant ton matériel habituel. Tu prends sa tension, tu contrôles donc ses constantes et tout te paraît ok. Ça me parait bien, ajoutes-tu, je vais prévenir le médecin il va vite passer te voir. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit n’hésite surtout pas, lui dis-tu avant d’aller voir le médecin en charge. Tu la laisses quelque minutes, tu espères qu’elle ne fasse pas comme certains patients qui en profitent pour partir car même si tu constates que tout va bien, on ne sait jamais vraiment si le médecin ne trouvera pas autre chose, c’est son boulot à lui, pas à toi, tu n’as pas fait les mêmes études que lui.