when you're close up, give me the shivers
ft. @Liam Fitzgerald

Depuis ton réveil, il y a six mois, de ce coma de quatre ans, tu reprenais tout doucement tes marques, vivant chez tes parents parce que depuis ce temps, tu avais perdu ton appartement et ta sœur avait emménagé avec son petit ami. Tu te voyais mal habiter avec eux, mais revenir chez tes parents ce n’était pas forcément évident. Seul ton petit-frère, Oliver, était encore chez eux, heureusement d’ailleurs, parce que tu en profitais pour renouer. Entre vous, la complicité n’a pas toujours été là alors, désormais, tu faisais de ton mieux pour arranger ça. Autrement, aujourd’hui tu devais te rendre à une énième séance de rééducation avec ton kiné, tu étais, néanmoins, pressée d’en finir avec ses séances parce que tu voulais, tout simplement, retrouver ta liberté. Tu voulais, de nouveau, pouvoir marcher, courir, comme tu le souhaitais, sans être toujours freinée par ton corps qui n’était pas encore tout à fait au plus haut de ta forme. Même si tu as le permis, c’est ta mère qui t’emmène à l’hôpital, tu la pries de te laisser rentrer par le bus, mais comme d’habitude, elle refuse. Ta mère a des principes et ça date de Mathusalem… Elle est aussi très bornée, étrangement, c’est un défaut que tu partages. Tu réussis à la convaincre de te laisser y entrer seule et qu’elle reste sur le parking, c’est déjà un bon point. Tu rentres donc dans l’hôpital, repère l’étage auquel tu dois te rendre et tu arrives jusqu’à l’ascenseur. Étage trois, c’est ce que la voix robotisée de l’ascenseur vient de dire. C’est ton étage alors tu descends et tu allais rejoindre la salle d’attente lorsque tu tombes nez-à-nez avec Liam, en blouse blanche avec son insigne « Dr Liam Fitzgerald », tu restes là sans rien dire, l’étendu de tes sentiments pour lui remonte d'un coup à la surface. Tu as l’impression aussi que tes membres ne peuvent plus bouger. Tes yeux verts viennent se planter dans son regard azur, t’es figée sur place, tu sens tes joues rosirent, t’es toujours autant amoureuse de lui qu’au premier jour. Tu as juste envie de te nicher dans ses bras puis, évidemment, de sentir ses lèvres contre les tiennes, mais tu n’arrives à rien faire, tellement t’as l’impression de ne pouvoir rien faire. C’est dans un souffle que tu prononces finalement son prénom. Liam… Ton regard n’arrive pas à quitter le sien, tu es complètement envoûtée par lui, encore plus aujourd’hui qu’hier.

when you're close up, give me the shivers
ft. @Arya Greenwood

Une énième garde, une énième journée. Tu adores ton métier, tu l'as choisi, tu l'assumes, mais il faut avouer que les journées sont longues et difficiles. Tu t'embarques dans l'ascenseur pour aller à l'aile des kinésithérapeutes et tout ce qui tourne autour de la mobilité, pour aller chercher un patient de dix ans, qui vient faire sa rééducation suite à un accident de voiture. Il est en pédiatrie depuis trois jours environ, tu accompagnes toujours tes patients au mieux, ça te permet de voir directement chaque professionnel de santé afin de faire le point, plutôt que de lire des comptes-rendus sur un ordinateur ou une tablette. C'est alors que tu aperçois le plus doux visage que tu connaisses, tu te retrouves là, tétaniser comme un con. Tu la regardes de haut en bas, c'est bien elle, Arya, l'amour de ta vie. Tu n'oses rien dire. Tu n'oses rien faire. Tu savais qu'elle était sortie du coma, déjà parce que ça a fait le tour de l'hôpital, mais aussi parce que sa sœur t'a prévenu qu'elle était enfin sortie du coma et qu'elle allait bien. T'étais rassuré, c'est sûr, mais t'avais peur de la suite désormais. En quatre ans, tellement de choses ont changé. "Arya, comment vas-tu ?" Question légitime, au bout de quatre ans, même si pour elle, cela ne fait que six mois que vous ne vous êtes pas vue. Tu n'as même pas été lui rendre visite plutôt, tu devrais avoir honte de toi Liam. "Je suis désolé pour mon absence..." Tu regardes à gauche, à droite, avances d'un pas, baisse la tête, puis la regarde à nouveau. "Je ne savais pas quoi faire, j'aurais dû venir, mais je n'ai pas osé." Tu commences par t'excuser, c'est plutôt pas mal pour des retrouvailles.

when you're close up, give me the shivers
ft. @Liam Fitzgerald

Tu pensais qu’aucun d’entre vous n’allait pouvoir dire un mot, tellement l’émotion prenait de place sur la situation actuelle. Il arrive à dire une phrase, te pose même une question pour savoir comment tu vas. Il est vrai que c’est la question qu’on t’a posé mille fois, mais tu n’as jamais vraiment répondu, tu éludais la question, mais à lui, tu avais envie d’être honnête. Je… Je vais mieux. Mes séances de rééducation se passent bien, mon kiné dit que je fais de gros efforts. J’espère bientôt en finir avec ses séances. Tu avais finalement réussi à répondre, ce n’était pas simple, mais t’y étais arrivée. Et toi comment tu vas ? Demandes-tu en posant ta main sur son épaule, juste effleurer son bras, sans que ce soit sa peau, te faisait frissonner. À l’entente de ses mots, de ses excuses de n’être pas venu te voir, tu secoues la tête. Ce n’est rien. Je comprends. Tu sais que ça n’a sûrement pas été évident pour lui de te voir étendu sur ce lit d’hôpital, endormie. Et puis, tu sais qu’il y avait aussi l’incertitude de ton réveil. Ta famille a presque passé son temps ici, mais tu comprends Liam parce que tout dépend de la personnalité de chacun. Il n’avait pas osé parce qu’il avait certainement préféré éviter de se donner de faux espoirs. Ça a dû être vraiment difficile pour lui. Tu lui souris ensuite, tu n’oses pas caresser sa joue avec ta paume, mais tu gardes ta main sur son épaule. Le plus important, c'est que tu sois là maintenant. Puis, tu te souviens que ton rendez-vous n’est pas dans cinq minutes, alors tu tentes quelque chose, sans être sûre qu’il te répondra par la positive ou non. Tu… Tu aurais quelques minutes pour prendre un café ou ce que tu veux avec moi ? Enfin, je… Je ne veux pas t’embêter, je sais que tu es très occupé. Tu espérais vraiment qu’il soit en pause ou quelque chose dans le genre pour avoir un petit moment que tu pouvais passer avec lui, avant de peut-être se revoir à l’extérieur, du moins, tu comptais là-dessus.

when you're close up, give me the shivers
ft. @Arya Greenwood

Quand on pense avoir trouvé son âme-sœur, il est difficile de s'imaginer notre vie sans cette moitié trouvée. Il est quasiment impossible de se remettre du décès de cette personne, on apprend juste à vivre avec. Mais il y a pire que le décès, il y a l'attente, l'espoir, de ne pas savoir si la personne va s'en sortir, si elle va rouvrir les yeux un jour ou continuer à être dans le coma des années. Quatre ans, ce n'est rien et tout à la fois. En quatre ans, il s'en passe des choses, la Terre à évoluer, tout autour de vous à changer, mais en même temps, quatre ans sur l'espérance de vie moyenne d'un humain, c'est quoi ? Arya t'explique qu'elle va mieux, qu'elle suit sa rééducation avec un kinésithérapeute, d'ailleurs, tu iras sûrement voir celui-ci pour en savoir plus, tu ne pourras pas être que l'ancien fiancé, il faudra que tu saches si elle s'en sort bien, mais à vue de nez, elle a l'air de bien se remettre. Elle pose sa main sur ton épaule et un frisson te traverse. Elle t'a manqué, c'est indéniable, sa présence te manque encore au quotidien, mais comment rattraper le temps perdu ? Comment faire comme si de rien n'était alors que quatre ans ont passé ? "Euh... Je dois récupérer un de mes patients dans environ 20 minutes, je pense, on peut aller boire un truc à la cafétéria de l'hôpital si tu veux, ce n'est pas top mais bon..." C'est le seul endroit où vous pouvez réellement aller en peu de temps sans prendre le risque d'être en retard, l'un comme l'autre. Tu es heureux de passer quelques minutes avec, mais un peu stresser de ne pas savoir quoi lui raconter.  

when you're close up, give me the shivers
ft. @Liam Fitzgerald

Tu te rends compte que tu lui demandes ça alors qu’il a sûrement d’autres choses à faire, mais t’as peur de ne jamais le revoir sinon, enfin peut-être pas après tout, tu venais juste de le retrouver alors tu n’avais pas envie de le lâcher, enfin, bien entendu, tu lui laissais de l’espace et puis tu te doutais que depuis ces quatre années, de nombreuses choses avaient sûrement changé pour lui, des événements dans lesquels tu n’étais pas forcément et ça t’attriste. Enfin, pas comme si tu pouvais t’en vouloir, ce n’était pas ta faute si cette voiture sortie de nulle part était rentrée dans celle d’Ella. Pour Ella, tu te sentais coupable, coupable parce qu’elle n’avait pas eu la même « chance » que toi, elle était décédée sur le coup, elle ne pouvait pas espérer de se réveiller un jour. Tu avais conscience que tu étais un peu chanceuse là-dessus, après tout, tu aurais pu rester dans le coma et les médecins ainsi que ta famille auraient pu décider de te débrancher et tu aurais perdu la possibilité de revoir l’amour de ta vie, ta famille, tes amis. Tu les aurais certainement revu au paradis, du moins c’est ce que tu imaginais de la vie après la mort, comme on te l’avait inculqué à l’église. Tu étais souvent retournée sur la tombe de ta meilleure amie plusieurs fois et tu y allais encore, tu ne pouvais pas oublier tant d’années d’amitié comme ça, c’était juste impossible. Cependant, tu te disais qu’il fallait désormais rattraper tous les moments que tu avais manqué avec tes proches, même si tu aurais voulu en passer d’autres avec Ella. Tu étais partie bien loin dans tes pensées, si bien que tu n’entendis pas tout de suite la réponse de Liam. Il te répondait par la positive et ton sourire s’est instantanément élargi. Ce n’est pas grave pour le café, le plus important est que je serai avec toi et ça vaut tout l’or du monde. Ça n’a jamais été difficile pour toi d’avouer tes sentiments, aujourd’hui tu es même presque émue de lui dire cela. Tu te revois des années en arrière à parler de tes sentiments, savoir que tu seras dans quelque temps Mme Fitzgerald, mais la vie en a voulu autrement, enfin pour toi ce n’est pas vraiment la vie, désormais tu espérais qu’il serait possible d’avoir un réel avenir tous les deux, enfin, après cette grosse épreuve que vous avez passé.

when you're close up, give me the shivers
ft. @Arya Greenwood

La vie est semée d'embûches, on le sait dès notre plus jeune âge, il y a des hauts et des bas. Mais il y a des obstacles que l'on n'a pas envie de vivre si jeune. Quand Arya a eu son accident de voiture, tu n'avais que vingt-quatre ans, tu étais encore interne en médecine, tu enchaînes des gardes de fou et bien entendu, tu avais peu de temps à consacrer à Arya, mais chaque minute que tu pouvais passer avec elle, tu le faisais, sans te poser de question. Fatigué ou non. Elle a toujours été ta priorité, depuis le début de votre relation. Le jour où tu l'as perdu, enfin, façon de parler, ce sont les études et le travail qui t'ont permis de tenir debout et de ne pas craquer. Tu as fait plus de gardes que prévu, tu as fait des heures supplémentaires, remplacer des collègues dès que quelqu'un avait besoin, parce que tu ne supportais pas de vivre seul, de rester seul dans votre appartement. Tu y vis toujours, tu n'as pas réussi à le quitter. Tu regardes Arya avant de lui faire signe d'avancer vers l'ascenseur. Tu cliques sur le bouton pour appeler celui-ci, il ne met pas longtemps à arriver, il s'ouvre et vous entrez chacun votre tour. Tu appuies sur le bouton qui envoie l'ascenseur au rez-de-chaussée pour que vous puissiez vous rendre à la cafétéria. Tu la regardes, lui sourit. T'as envie de l'embrasser, la coller contre la paroi de l'ascenseur, la sentir contre toi. Mais tu sais aussi qu'après un coma, il faut éviter les chocs émotionnels, même si ça fait six mois qu'elle en est sortie, tu ne peux pas t'assurer qu'elle soit prête. L'ascenseur s'arrête et te sort de tes pensées. "Après toi." Vous avancez dans le hall, vous asseyez à une table de la cafétéria. "Qu'est-ce que tu veux prendre ?" Tu la connais par cœur, tu aurais deviné en mile ce qu'elle allait prendre, mais tu ne peux pas reproduire le passé.  

when you're close up, give me the shivers
ft. @Liam Fitzgerald

Honnêtement, tu ne t’attendais pas à tomber sur lui, du moins pas tout de suite même si tu espérais vraiment le revoir pour savoir où vous en étiez tous les deux. Quand tu t’es réveillée de ton coma, tu voulais savoir comment allait tes proches, tu avais appris pour Ella, tu étais dévastée, tu te demandais comment les choses avaient pu autant mal tournées. Et puis, tu te rendais aussi compte que cela faisait quatre ans que tu étais tombée dans le coma, qu'on aurait pu te débrancher, t’imagines que les médecins l’ont proposé à ta famille et qu’ils n’ont pas pu s'y résoudre et tu ne peux que les remercier de t’offrir cette nouvelle vie à démarrer, mais pour tes proches, il n’y avait pas de « nouvelle vie » ceci n’était que la continuité de la leur et ton réveil n’a sûrement pas été évident à gérer, surtout quand on finit par ne plus avoir le moindre espoir que la personne ne se réveille, en l'occurrence toi. Tu ne pensais pas tomber sur Liam ici, même si tu savais qu’auparavant il était interne en médecine, donc t’imaginais que maintenant, il ait pu passer son internat et devienne titulaire. Tu avais imaginé tellement d’endroit pour le revoir que tu n’avais même pas pensé à l’hôpital. Tu avais proposé un café un peu en dernier recours parce que, clairement, tu ne voulais pas ou plutôt plus, le lâcher. Tu étais bien décidée à passer le restant de tes jours à ses côtés et présentement que le pire était arrivé, tu pensais qu'il n’y avait probablement plus que le meilleur qui pouvait arriver. Liam te montre l’ascenseur dans lequel tu entres, cet endroit où vous n’êtes qu’entre vous, te donne l’idée de l'embrasser, de te nicher contre lui, de sentir, de ce fait, son palpitant battre contre le tien. Son corps si près du tien, pourrait même te donner d’autres idées, mais tu les chasses d'un revers de la main, tu ne devrais pas songer à ça, surtout que ce n'était pas comme si tout était clair entre vous. Il y avait encore bon nombre de zones d’ombre au tableau avant de penser à aller plus loin. Donc, tu ne fais rien, tu essayes de ne pas le fixer, ni lui, ni ses lèvres. C’était difficile, mais tu y étais arrivée visiblement. Ce moment fut court, mais intense et si rapide que tu as l’impression de ne pas avoir senti la petite secousse qui signifie que vous êtes arrivés à l’étage souhaité. Tu clignes légèrement des yeux avant de te diriger vers la sortie et d’ailleurs, Liam te laisse en sortir. C’est en passant une nouvelle fois près de lui que tu sens son parfum, parfum que tu connais par cœur et que tu aimes tellement, un que tu lui avais offert d’ailleurs. Un sourire se dessine sur tes lèvres en y pensant, ça te fait plaisir, pour toi, ça signifie, que quelque part, tu es toujours dans ses pensées, même si c’est juste pour porter un parfum. Te voilà en face de lui à la cafétéria de l’hôpital. Le lieu reste assez atypique, mais tu te construis une bulle entre toi et lui. Il finit par te demander ce que tu veux prendre, ce à quoi tu réponds avec un petit sourire malicieux. Tu me conseilles quoi ? Comme si le café d’ici était de qualité, alors que pas du tout, tu avais eu l’occasion de t’en apercevoir après les premières séances de kiné, quand tu ne devais pas prendre de médicaments, bien évidemment.

when you're close up, give me the shivers
ft. @Arya Greenwood

L'amour, c'est sûrement surfait, à cause des contes de fées, on imagine que tout est rose, simple et qu'on doit forcément se marier et avoir une tonne d'enfants. Avec Arya, ce n'était pas tous les jours faciles, surtout avec tes études, mais c'était quand même simple de vivre avec. Vous n'avez jamais eu réellement de grosse dispute au point de vous quitter, jamais eu l'idée de faire un break ou d'allez passer une nuit chez vos parents pour réfléchir. Quand vous vous engueuliez ça ne durait jamais longtemps, quelques heures tout au plus, avant que la personne qui avait tort revienne s'excuser. Il faut l'avouer, la plupart du temps, les réconciliations se passaient sur l'oreiller.


Enfin bref, tu en reviens à l'instant, T. Arya te demande conseil pour commander son café. "Je dirais un latte, c'est ce qui se boit le mieux ici, sans faire grincer des dents." Tu souris légèrement avant de passer commande auprès du serveur. Ça sera donc deux lattes pour occuper vos quelques minutes avant vos rendez-vous respectifs. Tu te demandes bien ce que tu pourrais lui dire, mais tu ne sais pas. Tu n'as pas envie de parler de votre vie d'avant, ni du côté médical, elle doit en parler tellement souvent et puis, tu es déjà un petit peu au courant de tout alors... "J'habite toujours dans notre appartement, tu sais, et tes affaires sont toujours à leur place." Ce n'est pas une invitation pour qu'elle revienne chez vous, peut-être qu'elle à rencontrer quelqu'un durant ses six mois sans nouvelle de ta part. Après tout, toi aussi, tu aurais pu passer à autre chose, t'as essayer, mais l'espoir qui vivait en toi n'a pas réussi à vivre sans elle.

when you're close up, give me the shivers
ft. @Liam Fitzgerald

Tu t’étais imaginée des retrouvailles différentes, avec plus d’émotions, tu avoues que tu étais un peu déçue, mais tu pouvais le comprendre, ce n’était pas simple, surtout après quatre ans d’absence de ta part. Pour toi, tu ne t’étais pas rendue compte que tu avais manqué autant de moments « clés », pour toi, c'était comme se réveiller d’un rêve sans saveur, tu vivais quelque chose, mais rien à voir avec la réalité, comme les rêves en fait, ces moments où tu sais que tu vas te réveiller et mettre de côté ce qu’il a pu se passer, si ceux-ci étaient considérés comme mauvais ou loufoques. Tu avais proposé ce café pour ne pas perdre contact, tu avais vraiment peur de le perdre une seconde fois si tu étais partie de ton côté et lui du sien. Tu devais absolument trouver quelque chose et puis, quelque part ta rééducation passait au second plan parce que c’était ton âme sœur et rien ne comptait plus que lui. Tu avais peur que ce coma ait cassé quelque chose entre vous, ce qui avait transformé votre amitié en amour. Tu étais un peu perdue, mais tu te disais que ce n'était peut-être qu'une passade et que les sentiments reviendraient ensuite, certainement. Il était clair que ça valait mieux parce que tu ne te voyais avec personne d’autre qu'avec lui. Il te dit ensuite que le latte parait être le bon compromis et surtout ce qu'il y a de plus buvable. Tu hoches la tête pour confirmer que tu prendrais cette boisson alors. Tu le vois partir, t’imagines qu’il irait jusqu’à la machine à café, puis tu constates qu’un serveur est présent, tu te dis que les choses ont bien changé depuis ces dernières années, surtout si l’hôpital peut se le permettre. Il revient plus vite que tu ne le pensais et te parle de l’appartement, l’appartement que vous deviez avoir après vos fiançailles, voire votre mariage en fait, son appartement plutôt que tu squattais souvent d’ailleurs, surtout quand Livia n’était pas là. Tu veux dire le tien non ? Demandes-tu en lui faisant un clin d’œil. Ok c’est vrai que j’y étais souvent. Je… Merci. C’est gentil de les avoir laissés, mais tu aurais pu les jeter, surtout si tu as rencontré quelqu’un, je me doute que pour d’autres femmes ce n’est pas terrible d’avoir les affaires de « l’ancienne fiancée dans le coma » dans l’appartement. T’es un peu gênée de dire ça et, d’ailleurs, à ce moment-là, tu ignores vraiment s’il a décidé de refaire sa vie ou non, s’il y en a eu d’autres. Tu comprendrais complètement honnêtement, surtout que personne ne songeait qu’un jour, tu pourrais sortir de ce foutu coma.